Si la radioactivité continue de faire peur et de susciter beaucoup de craintes, il est des domaines où elle fait preuve d'une grande utilité. La médecine nucléaire bénéficie de nombreuses applications, tant dans l'observation de certaines fonctions, que du dépistage ou du traitement de tumeurs.
Toutefois l'utilisation d'isotopes radioactifs ne présente pas une innocuité totale, et c'est le bilan entre les bénéfices du traitement et les éventuels dommages collatéraux, qui préside au recours à la médecine nucléaire. Le choix des radioéléments utilisés varie selon la nature du tissu à traiter, la taille de la tumeur ou l'importance de l'énergie des particules émises.
Début novembre a été inauguré à Nantes l'ARRONAX(1), plus puissant accélérateur de particules d'Europe à vocation médicale. Ce nouvel outil permettra d'isoler de nouveaux isotopes jusque là difficiles à produire. Par exemple le cuivre-67, aux caractéristiques radiophysiques et biologiques intéressantes, et à la faible période physique (61,5 heures) pourra être utilisé à la place de l'iode-131 dont la période et la forte énergie des rayonnements émis, oblige à un confinement des patients pendant 8 jours.
37 millions d'euros, c'est le coût de cet outil financé par les collectivités territoriales, l'Etat et l'Europe. Il fonctionnera cinq jours par semaine, seize heures par jour; le jour pour la recherche et la nuit pour la production de médicaments.
(1): Arronax : Accélérateur pour la Recherche en Radiochimie et Oncologie à Nantes Atlantique