L'utilisation de matière radioactive, y compris dans les biens de consommation courant, n'a pas toujours été aussi réglementée qu'aujourd'hui. Pour mémoire on peut citer les manchons de lampes à gaz (contenant du thorium), les détecteurs de fumée (contenant de l'américium), les aiguilles et cadrans de montres et réveils (contenant du radium ou du tritium), certains paratonnerres (contenant du radium ou de l'américium).
La revue Santé et Travail, dans son numéro de janvier 2013 aborde la question de l'exposition d'une certaine catégorie de travailleurs de France Télécom, ayant manipulé des composants radioactifs (parasurtenseurs). Plusieurs décès par cancer survenus dans les années 90 ont conduit un syndicat à porter plainte contre X pour empoisonnement. Plus récemment le CHSCT a fait procéder à des analyses des parasurtenseurs soupçonnés d'être à l'origine de ces cancers.
Le laboratoire indépendant a mesuré des niveaux de radioactivité très faibles, mais estime que les risques d'exposition aux rayonnements n'étaient pas négligeables.
Parallèlement, des études menées par l'Inserm et l'IRSN concluent au caractère trop faible des doses de radioactivité pour avoir provoqué à coup sûr des cancers radio-induits.
Cette différence de lecture illustre parfaitement la difficulté à apprécier les dangers des faibles doses de radioactivité, et à conclure sur leurs effets.
Le Café des Sciences qui s'est tenu à Thionville le 24 janvier dernier et consacré à cette problématique a permis d'éclairer quelques points. Mais le débat risque d'être passionné encore longtemps.