Les rayonnements ionisants sont depuis longtemps déjà utilisés dans le domaine de l'art. Différentes techniques permettent de percer les secrets d'une toile peinte (existence d'un dessin sous-jacent, connaissance des pigments, assemblage de la toile...). Dans certains cas les rayons X peuvent renseigner sur les techniques utilisées et par conséquent contribuent à l'identification de l'auteur.
Les rayons gamma, plus puissants, peuvent être utilisés pour assainir et conserver certaines ?uvres (désinfecter des matériaux organiques). D'autres techniques permettent de faire une analyse quantitative et qualitative de la matière constituant ces ?uvres, en particulier s'agissant des alliages dans l'orfèvrerie.
Mais les rayonnements ionisants peuvent-ils produire des ?uvres d'art ?
Fin 2012 une exposition intitulée « Jeux de mains » rassemblant une centaine de clichés radiographiques de mains exposés à Strasbourg (67) et Maxéville (54), a conduit l'Autorité de Sûreté Nucléaire à rappeler que l'utilisation des rayonnements ionisants sur le corps humain à des fins artistiques est interdite.
Dans le courant du premier trimestre 2013, les cabinets d'imagerie médicale ayant réalisé ces clichés ont font l'objet d'une inspection de l'ASN afin de déterminer les conditions dans lesquelles ces radiographies avaient été réalisées.
Bien que les doses reçues à l'occasion de ces clichés soient faibles, et n'aient pas d'impact sanitaire significatif, le recours à l'imagerie médicale, encadré par l'article L 1333-11 du code de la santé publique, suppose une justification et se limite au diagnostic, au traitement ou à la recherche médicale.