ATMO GRAND EST

Suite à l'accident de Fukushima, la « Grande Région » (Lorraine, Sarre, Luxembourg, Belgique) avait souhaité qu'une plus grande coordination soit mise en place autour de la gestion de crise d'un accident qui surviendrait à la Centrale Nucléaire de Cattenom.

C'est suite à cette demande de la Grande Région, qu'un exercice en trois volets a été conçu afin de jouer un scénario accidentel, au cours duquel un rejet à l'atmosphère se produirait et dépasserait les limites de l'enceinte de la centrale. L'objet de cet exercice étant de renforcer et améliorer la coopération transfrontalière entre les cellules de crises des différents membres de la Grande Région.

Le premier volet de cet exercice s'est déroulé il y a un an, piloté par le Land de Sarre, il s'est essentiellement attaché à l'activation des cellules de crise et à la communication transfrontalière.

Le deuxième volet, piloté par le Luxembourg s'est déroulé fin 2012, avec un scénario intégrant un rejet à l'atmosphère. Cette seconde phase a permis de tester la mise en ?uvre des mesures d'urgence et notamment l'évacuation des populations.

Le troisième et dernier volet, placé sous la responsabilité de la France, se déroulera du 25 au 27 juin 2013. Il s'agit de la gestion post accidentelle, en considérant que la maîtrise de l'installation nucléaire est assurée, que des rejets peu importants ont été constatés.

Suite aux rejets prévus par ce scénario, trois zones sont définies :

-          Le Périmètre d'Exclusion : le plus exposé, là où l'évacuation des populations a eu lieu et où il n'est pas permis de séjourner.

-      La Zone de Protection des Populations : possibilité de rester vivre dans cette zone, mais avec interdiction de manger les fruits, légumes et animaux produits sur place. Une surveillance à travers la prise d'échantillons et l'analyse radiologique est organisée.

-       La Zone de Surveillance du Territoire : plus vaste mais avec un niveau de contamination plus faible. Ne justifierait pas la mise en ?uvre d'actions de protection de la population, mais une information notamment concernant les modes de vie plus à risque. Des mesures restrictives pourraient toutefois être prises dans un premier temps pour la commercialisation des denrées produites dans cette zone. Des analyses radiologiques à partir d'échantillons de différentes matrices (sol, végétaux,...) permettraient d'affiner le dispositif.

Plusieurs ateliers sont mis en place à l'occasion de cet exercice :

-          A Cattenom : Atelier Mesures qui regroupe l'ensemble des acteurs produisant des mesures radiologiques. Cet atelier a pour objet de valider l'étendu des différents zonages, afin d'adapter les mesures nécessaires en terme de protection des populations (évacuation, rapatriement, restriction sur les denrées...). Les mesures générées par l'ALQA sont intégrées dans le dispositif général. Elles font l'objet d'une scénarisation par l'IRSN, afin de simuler les niveaux de radioactivité qui pourraient être rencontrés en cas de rejet.

-      A Koenigsmacker : Atelier Prise encharge sanitaire des populations, qui permettra à une population volontaire de venir découvrir comment est traitée la contamination (mesure et décontamination), mais aussi de s'informer sur les mesures d'indemnisation.

Une cellule de crise est bien sur activée à la Préfecture de Moselle, et un bilan sera tiré de cet exercice en plusieurs volets.

Cette dernière phase de l'exercice de Gestion de Crise Nucléaire voulu par la Grande Région intervient dans un contexte d'incidents industriels à répétition dans trois centrales nucléaires françaises : Centrale de Cattenom (feu dans un transformateur le 7 juin 2013), Centrale de Flamanville (fuite de vapeur d'eau le 23 juin 2012), Centrale de Bugey (incendie dans un transformateur provoquant la mise en arrêt automatique du réacteur n°5 le 24 juin 2013). 

 

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